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56. Herédité respectée

 

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ICI WALLONIE

 

HEREDITE RESPECTEE

Le l;î juillet 1910, grande assemblée à l'aérodrome de Kiewiet-lez-Hasselt ! Notre père, sportif convaincu, nous avait emmené pour assister à un événement peu banal : voir le tsar Ferdinand de Bulgarie recevoir le baptême de l'air!

C'était le premier chef d'Etat qui confiait sa personne à une machine volante. Le pilote : Jules de Lamine, vrai Liégeois de bonne race ! Autour du tsar plusieurs officiers bulgares s'affairaient, le suppliaient de ne pas risquer l'aventure !

Mais Ferdinand souriait et invitait Jules de Lamine à prendre les commandes d'un biplan Farman. Il faut se souvenir qu'en ce temps-là l'aviateur et son passager volaient à découvert dans des «cages à poules». Le tsar étalait une corpulence porcine. Il inséra ses énormes fesses dans le siège arrière et le biplan démarra péniblement, car le poids était d'importance. Chacun suivait l'appareil avec angoisse et curiosité. I1 roula jusqu'au bout du bout de la plaine campinoise puis s'éleva lentement. Le vol fut aisé. II eut une durée de sept minutes ! L'atterrissage souleva une clameur et le gros Ferdinand se mit à rire en tapant sur le dois de Jules de Lamine (que beaucoup d'entre nous ont encore bien connu au Motor Union de Liège il n'y a pas tant d'années).

Nous étions féru d'aéronautique ! Nous construisions des appareils avec de vieilles toiles, des ficelles et des bâtons, mais c'était pour la forme ! Un jour, nous inventâmes un parachute avec quatre parapluies réunis ! Notre frère arriva à temps pour nous empêcher de sauter du toit de notre demeure sur la pelouse du jardin ;

Sans cesse nous montions à l'aérodrome d'Ans (où nous avons fait naguère élever un monument à Nicolas Kinet, le brave Kinet de chez nous qui se tua à Stockel-lez-Bruxelles en août 1910).

Oui, nous ne rêvions qu'envolées et un matin l'aviateur français Parisot, installé à Ans, pour effectuer des exhibitions un peu partout, nous emporta amicalement pour une courte randonnée. Faxisot nous demanda :« Ou veux-tu aller ? » - « Au-dessus de ma maison, monsieur! » Nous lia survolâmes. Nous fîmes des signes à nos parents qui ne comprenaient pas que leur, infernal rejeton se trouvait à bord?

Quand nous atterrîmes nous avions fait pipi dans notre culotte et nous ne pouvions décrocher nos mains des haubans tant la frousse nous y avait cramponnés ! Nous contâmes notre exploit aérien à notre mère. Pour toute réponse elle nous administra une paire de claques inoubliables ! Le dimanche suivant, Parisot se tuait à Bombaye ! Nous le pleurâmes à chaudes larmes.

Après la seconde guerre mondiale notre fils désira, comme nous, recevoir le baptême de l'air! De Bierset notre ami Witmeur l'emmena. «Où veux-tu aller, dit-il ?-« Au-dessus de ma maison, monsieur! » Ils y allèrent ! A l'aterrissage Witmeur fut gratifié d'un procès-verbal pour avoir sans autorisation survolé Liège ! ! !

Ce que c'est que l'hérédité ! Mais aujourd'hui cela n'a plus guère d'importance : ,

Georges REM.



21/04/2014
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