11. Fin et début d'année.
ICI WALLONIE
FIN ET DEBUT D’ANNEE
Le vieux calendrier s'est effeuillé et le nouveau fait déjà son office. Ces chutes de feuillets nous rappellent que les jours sont courts et que sans cesse le temps fuit vers son destin.
Les voeux de vieux amis tombent sur notre table. Nous les en remercions. Ainsi de deux artistes qui ne manquent jamais de nous dire leur affection par des envois de petits chefs-d'oeuvre. Nous avons dit Jean Donnay et Jean Muller.
Le premier dont Jules Bosmant écrivait « Son métier prodigieux, son entente. extraordinaire du procédé, l'habileté étonnante de ses morsures, de ses encrages, de ses impressions, de ses tons si divers où se révèle un incomparable praticien, ont forcé depuis longtemps une juste et générale admiration. »
Jean Donnay vit retiré à Cheratte et il interprète admirablement ces paysages des versants mosans et du plateau de Herve avec une finesse, une émotion et un talent incomparables. Avec lui, et par lui, sont sauvés sur des planches délicates les décors herviens qui, hélas ! s'en iront eux aussi un à un, dévorés par le modernisme.
Les vieux arbres, les vieilles haies, les vieilles demeures et les vieux clochers nous sont restitués avec une tendresse infinie !
De son côté, un Liégeois, trop peu connu à notre sens, Jean Muller, s'est fait l'interprète de décors charmants, finement rehaussés. Sac au dos, il parcourt quantité de contrées qu'il interprète avec un sens complet du dessin et une précision surprenante.
Beaucoup de coins liégeois, dont tant sont menacés par l'imbécillité actuelle, seront toujours, par Jean Muller, présents dans notre mémoire et dans notre coeur.
C'est aussi un «littéraire» qui ne manque jamais d'aller à la recherche des décors romanesques qu'il met en page avec une adresse dont ne sont pas exclus des sentiments profonds.
Jean Muller et Jean Donnay, qui ne se connaissent peut-être pas, sont réunis dans notre amitié à leur égard. Nous en profitons pour leur présenter nos veeux les plus sincères ainsi qu'aux nombreux lecteurs qui nous ont dit leur attachement.
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Une triste nouvelle nous est parvenue fin décembre, celle de la disparition de Paul Brochart qui fut un grand champion du sprint et honora l'athlétisme belge durant de nombreuses années.
C'était une nature exceptionnellement douée. Avec les moyens dont on disposait en 1920 sa classe éclatait sur les stades de Belgique et d'Europe dont il arrachait littéralement la cendrée.
Nous avons goûté à combien de ses triomphes qu il cueillait modestement car il était simple et enjoué.
Il a porté haut les couleurs du vieux Royal Club Liégeois.
Notre amitié a duré des années et nous n'oublierons jamais son dévouement et sa correction.
Avec Paul Brochart c'est toute notre jeunesse sportive journalistique qui ressuscite.
Une gloire de l'athlétisme s'est éteinte et cela nous peine profondément !
Georges REM.