17. Francité.
ICI WALLONIE
FRANCITE
Donc, du 15 septembre au 13 octobre, Liège accueillera les pays de langue française : Tout un programme varié sera mis sur pied. Un détail pittoresque les principales rues seront débaptisées et pavoisées aux couleurs d'un pays de la Francité.
Les magasins en évoqueront les villes, paysages, populations, vie économique et culturelle.
Pour les Guillemins : Principauté de Monaco ; pour Burenville Rwanda et Burundi ; pour les rues de l'Université et de la Régence grand-duché de Luxembourg ; Outre-Meuse la Wallonie ; Gérardrie et SaintGangulphe Tunisie ; sud de la rue de la Cathédrale Sénégal ; nord Côte-d'Ivoire ; rue Léopold France d'Outremer ; Laveu Asie du Sud-Est ; Sainte-Marguerite La Louisiane ; Longdoz-Amercoeur Val d'Aoste ; Saint-Gilles le Québec ; Charles Magnette Madagascar ; Neuvice Jura et Suisse romande : Perron-Féronstrée le Zaïre; Pont-d'Ile et Lulay l'Algérie ; Pontd'Avroy, Vinâve-d'Ile, Pot-d'Or, Sauvenière la France.
(Entre nous, quelles croustillantes scènes de revue il y aurait à présenter au Troca ! Les unes chatoyantes, les autres humoristiques ! Tiédor en arabe et Zabelle en moukère).
Soulignons que le mot France fut jadis introduit dans plusieurs lieux-dits de Liège.
Outre-Meuse à la fin du XVe siècle prit le nom de Nouvelle France ou Petite France.
Au XVIe siècle, le faubourg Sainte-Marguerite eut aussi son endroit dit en France.
Au début de ce XVIe la jeunesse liégeoise constitua un groupe belliqueux les enfants de France.
Ce titre nous le reprîmes en 1947 pour recevoir les enfants nécessiteux du Douaisis.
Et combien de noms français en nos artères place de la République Française, rue Joffre, place du Maréchal Foch, rue Clemenceau, quais de Gaulle et Bonaparte, rue de Paris, de Valenciennes, boulevard de Douai, en n'oubliant pas que la rue du Pont-d'Avroy fut comprise dans la route de France. (Il nous manque les rues de Verdun, Metz et Nancy.)
Ajoutons qu'en la rue Saint-Laurent en lisière d'un terrain industriel, se dressa la statue du poilu français.
Le 30 novembre 1918 quand se donna au foyer du théâtre Royal le banquet offert au roi Albert à l'issue du défilé des troupes de la troisième division de Liège aux Terrasses, le roi, en remerciant les nations alliées par ordre alphabétique en vint au nom de la France, ce fut une formidable clameur qui lui répondit (nous étions là assurant le compte rendu).
Peu après, Albert Ier déclarait que les troupes françaises entreraient à Liège, ce qui se fit le 2 décembre en dépit des manoeuvres du gouvernement belge pour éviter cette entrée.
Enfin, il est une expression classique jadis très employées en Wallonie pour exprimer qu'on est sauvé “Nos estans Francès” – “C'est la France” signifie également ça va marcher.
Hors du français et du wallon le peuple liégeois a toujours considéré tous les étrangers, mêmes les “Noirs”, comme des Flaminds.
Et Tchantchès ne vient-il pas de Françwès, François, Français ?
Ajoutons encore que Jules Michelet, l'historien littérateur (1798-1874), appela Liège «La Petite France de Meuse ».
Georges REM.