21. Retour au cinématographe
ICI WALLONIE
RETOUR AU CINÉMATOGRAPHE
La première fois que l'on nous emmena au cinématographe (on ne disait pas encore cinéma ou ciné tout court) c'est à l'Olympia, place Saint-Lambert (côté Gymnase). On assistait, tenez-vous bien, à une projection de film... parlant.
Mais oui, la chose était toute simple. Un phonographe, placé derrière l'écran, rythmait les gestes et la voix muette de l'acteur.
Un peu plus tard, nous devînmes un habitué du «Stella», rue de la Régence. Les soldats de la garnison et les bonnes d'enfants y bénéficiaient de la demi-place, mais tous devaient occuper les premiers fauteuils, ce qui était extrêmement gênant pour la vue.
Le gardien veillait là-dessus avec un accent très particulier «Les militaires, aväcez ! », « Aväcez les militaires ! ».
Après quoi, un conférencier devant une table recouverte d'un tapis vert, se présentait.
Il tournait le dos à l'écran qu'un préposé mouillait au préalable avec un «boubou». sorte de brosse à long manche bien connue dans les familles liégeoises
Survenait ensuite le pianiste dont la dextérité était sans rivale. Le conférencier suivait l'action filmée. Sa voix se faisait tantôt roucoulante, tantôt frémissante, tantôt ironique. Pour ce faire, il se servait d'un miroir !
«Le Mondain» s'ouvrit presqu'en face du «Stella». Il allait se spécialiser dans les aventures de Tom Mix et de Fantomas.
Un peu plus loin, on trouvait «L'Américain», lançant les premiers westerns qu'on appelait alors les films cow-boys.
Que tout cela est loin ! Mais la voix du conférencier et le piano du cinéma vieux style résonnera toujours dans notre mémoire.
Et nous nous souvenons bien souvent de la grande vedette qu'était alors Jacques Costello qui faisait courir toutes les langoureuses de l'époque ! Comme le fit, bien plus tard Rudolph Valentino
Georges REM.