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22. Fleurs de saison

 

ICI WALLONIE

 

 

FLEURS DE SAISON

 

Un lecteur, fidèle et ami, est venu nous offrir les suprêmes fleurs de l'été.

Et, ce qui nous a paru rare à cette époque, c'est un léger bouquet de violettes déga­geant encore un parfum délicat.

L'automne va désormais faire place aux chrysanthèmes dont il existe, parait,il, des centaines d'aspect si point des milliers !

 

On conte à ce sujet qu'une jeune Japonaise interrogeait la marguerite en l'effeuillant pour savoir si son fiancé l'adorait (on con­naît la tradition «Il m'aime, un peu, beaucoup..., etc”

Cependant, le dieu des jardins se fâchait quand on cueil­lait, ses marguerites pour les effeuiller. Il se dressa sou­dainement devant la jeune fille et lui déclara «Ton fiancé ne vivra qu'un nombre d'années égal à celui des pétales de la fleur que tu as coupée». Tout d'abord cons­ternée, la jeune Nippone se ravisa et, tirant une des épin­gles, qui maintenaient sa lourde chevelure, elle effrangea, en centaines de rubans les pétales de la marguerite. De la sorte, celui qu'elle aimait allait vivre de très longues années !

 

Ajoutons- que c'est ainsi que le chrysanthème serait une fleur d'amour et non une fleur de mort.

Légen­de bien sur ! Mais légende charmante !

Elle date sans doute du temps où les horticulteurs d'Extrême-Orient découvrirent la vitalité du chrysanthème dont les métho­des de culture furent appliquées graduellement. La Chine serait le berceau de cette fleur introduite au Japon vers le quatrième siècle de notre ère. C'est au retour d'un voyage en Orient qu'un capitaine au long cours, Pierre ßlancard rapporta à Marseille en 1786 une première plan­te à lipides pourpres et tuyautées.

Il la confia au bota­niste Ramatuello, chanoine d'Aix.en-Provence qui, lui­même, après l'avoir étudiée, l'envoya au célèbre André Thouin, jardinier en chef du Jardin des Plantes à Paris, membre de l'Académie des Sciences.

Thouin l'expédia aux prestigieux Jardins de Kew près de Londres.

 

Le chrysanthème (qui nous causa tant d'ennuis orthographiques sur les bancs scolaires) est en Wallonie dénommé « Fleûr Sinte Catrène » ou simplement « Li Sinte Catrè­ne ». On dit « Qu'elle parle avec les morts ».

C'est la rai­son de sa vogue dans les nécropoles à la Toussaint mais c'est surtout à cause de sa vitalité peu commune pour la saison. On assure par exemple, qu'après l'explosion ato­mique de Hiroshima, les chrysanthèmes repoussèrent spontanément et se mirent à fleurir plus que jamais.

Les vieilles gens affirment également que le chrysanthème contient de la graisse formant onguent qui guérit les dartres, affection cutanée produisant des « croûtes » qu'autrefois nous appelions des « tropes » (de l'allemand schrappen gratter).

Que de gosses en étaient parsemés surtout sur le menton et dans les cheveux.

On croyait que les dartres provenaient du fait que celui qui en était atteint avait mangé une denrée grignotée par les souris.

Il ne fallait pas toucher, disait notre mère, les objets appartenant aux écoliers atteints de « tropes ».

En bref, c'était une des terreurs de notre prime jeunesse.

 

L'hygiè­ne actuelle a supprimé tout cela surtout dans les écoles primaires qui n'ont plus l'aspect que nous leur connais­sions avec leur odeur de désinfectant et la senteur de «pauvre» des petits malheureux que l'on dotait d'an caban distribué par une eeuvre.

Mais ce que nous l'en­viâmes ce caban c'est inimaginable !

Nous en portions un de bonne étoffe et de bonne coupe.

Mais nous l'aurions envoyé au diable pour recevoir celui des déshérités!

Ce à quoi l'on pense tout de même lorsqu'on a été un garne­ment breveté!

 

Georges REM.



10/11/2010
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