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23. Le caf'conc'

 

ICI WALLONIE

 

 

 

LE CAF'CONC'

 

Nous avons pris un plaisir extrême à la lecture d'un ouvrage de Jacques-Charles, intitulé le «Caf' Conc' ».

Le café-concert est né à Paris au Palais Royal. C'est là qu'en 1789 Camille Desnoulins cueillit des feuilles aux arbres du jardin pour en faire des cocardes distribuées aux citadins. C'est là aussi que la « Belle Madeleine » vendait les petits gâteaux de Nanterre qui portent encore son nom comme à Commercy.

Les cafés d'alentour, pour attirer la clientèle, eurent l'idée de présenter chanteurs et chanteuses débitant le couplet purement local et le folklorique.

La. plus connue des chansons était alors « Auprès de ma Blonde ». Sous la Terreur, ce fut «L'Orage» (Il pleut Bergère) de Fabre d'Eglantine et puis « Plaisir d'Amour » paroles de Florian, musique de Martini.

 

Bientôt, dans tout Paris s'ouvrirent des caf'conc’ puis de véritables théâtres comme l'Eldorado qui fut á la fois le Conservatoire et la pépinière des vedettes du caf'cocnc'. L'Eldo lança Thérésia. Elle avait débuté six ans auparavant à trois francs par soir.

Thérésia bondit à 233 fr. par représentation, somme considérable à l'époque où le louis valait 20 fr. or.

Autre grande vedette fut Paulus. Il bricola jusqu'en 1868. Paulus se fit remercier mais le «Jardin Oriental» de Toulouse lui offrit 20 fr. par soirée. C'est là qu'il lança «Les Pom­piers de Nanterre ». Il fit sa rentrée «Aux Ambassa­deurs». La popularité de Poufs atteignit son apogéee lorsqu'il créa «En revenant de la Revue» à la gloire du général Boulanger. « A l'Alcazar », en 1889, il chanta « Le Père la Victoire » puis il se ruina et mourut en 1908.

Citons Judic qui débuta, elle aussi, à 19 ans, à l’Eldo en 1868. Succès triomphall et carrière éblouissante dans l'opérette.

Au même théâtre se produisit Amiati qui, en 1870-71, électrisa la salle avec «Le Clairon» de Paul Déroulède.

A 1'Eldo parut Max Bouvet qui fit les délices de l'opéra-comique et fut professeur au Conservatoire.

Une de ses chansons est demeurée célèbre., c< L'Amant d'Amanda » . Enfin Méaly fit une courte apparition à l'Eldo puis «Aux Variétés» où elle chanta «La Vie parisienne» d'Offenbach. C'est elle qui créa « Frou-Frou ».

Citons encore Eve Lavallière, Max Dearly et Morlaix. Tout Paris courut les entendre aux « Variétés ».

 

Le cagf’conc’ mène à tout à condition d'en sortir.

Raimu, Fernandel et Gabin en donnèrent la preuve. A une époque où la femme plantureuse était de mode, le corps musclé de Polaire fit sensation avec Fragson et Max Dearly. Polaire finit ses jours dans la pauvreté, ruinée par 1e jeu. Elle habitait Agay et allait chaque jour jouer à Monte-Carlo. Un train s'arrêtait en gare d'Agay mais pour le retour, les rapides de nuit passaient outre. Polaire donna un louis au mécanicien de l'express pour qu'il ralentit le plus possible devant chez elle.

Alors elle sautait en marche sur le ballast.

 

Arrivons à la Belle Otéro et à Liane de Pougy. Ces deux stars se haïssaient cordialement. Otéro dansait avec fougue. Liane de Pougy avec grâce. Otéro ne fréquentait que les hommes riches. Elle a pu dire d'un de ses amants fort laid « Quand on est aussi riche, on est beau ». Emiliennè d'Alençon se produisit aux Folies-Bergère où Léopold II, en bon roi, lui fit... sa cour.

Il parait, en effet, que ce n'est pas avec Cléo de Mérode que le roi barbu passait ses fugues à Paris où il reçut le sobriquet de « C1éopold ».

Voici Polin qui créa «Le Petit Objet» et «Ma Tankinoise ». Mayol devint son grand rival et chanta à « La Scala » « La Matchiche » et « Les Mains de Femmes ». Très vieux, Mayol, chantait encore. Il nous souvient l'avoir entendu à Liège au Forum, Dranem parut à l'Eldorado en 1900 et joua les opérettes de Maurice Yvain et les revues de Rip.

Maurice Chevalier débuta à douze ans à Ménilmontant. Sa carrière devint foudroyante.

Parlons encore de Mistinguett qui fut l'amoureuse numéro 1 de Maurice et dYvette Guilbert, “la femme aux longs gants gais “.

 

Georges REM.

 



10/11/2010
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