25. Deux types populaires
ICI WALLONIE
DEUX TYPES POPULAIRES
Deux types sont demeurés célèbres à Liège, du moins pour les gens d'áge mûr. On cite encore leurs noms ou leurs sobriquets dans certains milieux. Il s'agit de Marcatchou, pécheur incorrigible qui a cédé son nom à tous les amateurs de péche.
Il tenait souvent en bouche sa réserve d'asticots. Sarah Bernard, au cours d'un passage à Liège voulut faire sa connaissance.
Alors, Marcatchou tira de sa propre chevelure «on bé mâye piou» qu'il offrit à l'illustre artiste.
Il s'appelait officiellement Jean Quitin, né en 1827 et décédé à la permanence de police en 1896.
Pourquoi Marcatchou ? M. Charles Bury, vice-président du « Vieux-Liège » en donne l'explication suivante. Ce serait l'adaptation wallonne de « Marcailhou » pianiste-compositeur français dont les valses eurent grande vogue au siècle dernier.
Second personnage populaire « Bibi Mamour ». Il parcourait inlassablement les divers quartiers de la ville en se retournant vers les passants pour leur montrer une face moqueuse qu'enlaidissait encore une grande lèvre supérieure fendue ! Sa démarche maniérée, sa voix faible (il criait «Coucou») l'avaient aussi fait surnommer «Mathieu Mam'zelle ».
Il portait un long tablier bleu à bavette dont il tenait relevé un coin inférieur comme s'il soulevait un jupon.
Dans l'autre main, un panier, destiné à contenir les provisions offertes chaque jour par des personnes charitables, car, simple d'esprit, il devait sa subsistance à la générosité du pubbic.
« Bibi Mamaur » était né à Vinalmont en 1851. il s'appelait Mathieu Joseph Jamoulle. Incapable de gagner sa vie au village il s'en vint chercher à Liège des moyens d'existence.
Après avoir connu différents domiciles au quartier de la Batte et aux Degrés des Tisserands, il s'installa à la Bonne-Femme (Grivegnée). Il avait plus de 80 ans lorsqu'il fut renversé par un trolleybus et décédait à l'hôpital de Bavière en 1935.
Un jour « Bibi Mamour » rencontrant une dame respectable lui dit « Dji va mèt' des bougies à l'église St-Antône po lès pèlètes ! Fä-ti mèt' aune por vos? »
Georges REM