26. Amercoeur
ICI WALLONIE
AMERCOEUR
Amercoeur constituait jadis une circonscription relevant, au treizième siècle, de la Cour de Justice scabinale de Jupille.
Le siège de cette cour se tenait au pont, d'Amerceeur, c'est-à-dire « à mi» ou « à mécour ».
L'expression Amercoeur se montre pour la première fois et tout exceptionnellement en langue romane dans une charte de Robermont de l'an 1252. II faut se reporter au XIV° siècle pour la retrouver sous la forme latine Amaricordis.
A partir de ce moment les deux appellations Amercoeur et Amécour ont été employées indifféremment.
Amercoeur ne s'est pas peuplé très vite. Il demeurera longtemps champêtre. Petit à petit des propriétés d'agrément s'y développèrent ainsi que des brassines (ou brasseries) où les Liégeois venaient déguster la cervoise.
Sous Erard et de La Marck il se tenait d'ailleurs entre le pont d'Amercœur et le mont Cornillon, un important marché aux bestiaux.
Quand le faubourg se développa il dut d'abord sa prospérité à des fabriques de serge qui disparurent à la fin du XVIII° siècle.
Les ateliers fournissaient également le jupon dit de «moutonne», ancienne étoffe commune (à fines raies noires, rouges ou bleues) dont la chaîne est en fil et la trame en laine. Ce sont les « boterèsses » et les « cotîrèsses » qui l'ont surtout popularisé.
Amercœur eut à souffrir en 1794 d'un violent bombardement par les Autrichiens qui incendièrent plus de cent immeubles du faubourg. La reconstruction tarda si bien qu'elle n'était pas encore entreprise en 1803 quand Napoléon Bonaparte parcourut le quartier «sinistré». Le Premier Consul accorda un subside de 300.000 francs pour le relèvement des maisons.
Ce geste est demeuré célèbre car le faubourg d'Amercoeur devint le faubourg Bonaparte !
Ce titre disparut à la longue mais il fut rétabli, il y a plusieurs années et le quai d'Arnercœur devint alors le quai Bonaparte bien connu des liégeois.
Georges REM