28. Baptêmes multiples
<ICI WALLONIE
BAPTEMES MULTIPLES
S'il est un animal qui eut les honneurs des dénominations d'artères, c'est bien le cheval. Chaque quartier de Liège posséda sa rue aux Chevaux ou du Cheval. L'actuelle place de la République Française s'appela autrefois place aux Chevaux, parce qu'on y promenait ce qui fut «la plus noble conquête de l'homme ».
Il y eut un «Rivage aux Chevaux» en Outreaneuse. Ajoutons-y des ruelles et impasses dédiées de la même manière.
De toutt cela, il ne reste que la rue aux Chevaux au quartier du Nord et une rue Chevaufosse entre les rues Regnier et Saint-Laurent. Précisons encore qu'il existait une rue des Mauvais Chevaux. Elle s'ouvrait place Verte (place du Maréchal Foch) et, longeant les cloîtres de Saint-Lambert, allait déboucher d'une part sur le vieux marché et d'autre part aux Degrés SaintPierre.
Après la démolition de la cathédrale Saint-Lambert et l'établissement d'une vaste place sur le terrain qu'elle occupait, la rue des Mauvais Chevaux devint une impasse rayée finalement de la nomenclature des voies de communication.
Il y eut aussi quantité de rues et ruelles « des ânes ». On fit disparaltre petit à petit cette appellation qui gênait certains habitants. L'absence de règles qui présidait jadis au baptême des chemins, provoqua de curieuses confusions.
Liège posséda quatre “ rue de la Sirène », trois « rue Neuve », deux des Fossés, deux des Aveugles, une énorme quantité de rues de l'Aíte (ou cimetière), car les nécropoles paroissiales pullulaient dans la cité.
De nos jours, les rues Sainte-Wallburge et Montagne Sainte-Walburge, les rues des Tawes, Haut des Tawes et Fond des Tawes, créent souvent des perplexités. Nous plaidons toutefois en faveur de ces vocables, car ils sont typiquement de chez nous, le tout est de ne pas provoquer dans l'avenir de semblables similitudes, car les générations montantes n'ont plus guère bonne mémoire.
Georges REM,