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29. Boulboule

ICI WALLONIE

 

 

 

BOULBOULE

 

Les histoires de gangsters nous ont remis en mémoire certains types qui furent célèbres au point d'être chan­sonnés. Un des derniers, chez nous, fut Boulboule (de son vrai nom Eugène Laurent) qui se livra non seulement à des attentats spectaculaires, mais s'illustra encore comme roi de l'évasion. En 1914, Boulboule fut surpris par la guerre dans en ne sait plus quelle prison d'où il s'échappa. Les Allemands le capturèrent à Hollogne et le firent transférer à Jemappe. Chemin faisant, ce moderne Latude sauta sur le soldat qui se trouvait à sa gauche, lui arracha son Maussr, donna un coup de baïonnette au soldat de droite et finalement assomma l'autre. II retomba aux mains des occupants qui le condamnèrent à travailler aux positions de première ligne et il monta sous bonne escorte dans un train à destination de Givet. La vitre du compartiment étant baissée, Boulboule profita d'un moment d'inattention de ses geôliers pour passer à travers la portière et disparaitre.

 

Après la guerre, le tribunal correctionnel de Namur le condamna pour vol. Il fit le pari, avec son avocat, de s'évader instantanément. Il tint parole, vint saluer son défenseur à domicile. Mais les années l'ayant assagi, il retourna volontairement vers la prison.

 

Liège comptait au quartier du Laveu une rue Bou1­boul (sans e final). Il n'y avait là, ni par l'orthographe, ni par aucune relation de parenté, de lien avec le fameux Boulboule. Il s’agissait tout simplement du souvenir d'un puits d'extraction de charbon. Mais les habitants pétition­nèrent, il y a bon nombre d'années, pour obtenir une plaque bleue portant un autre nom et c'est ainsi qu'elle devint rue du Bel Horizon.

Ils eurent tort, car le puits précité évoquait le nom d'une très vieille famille liégeoise qui reçut du monastère Saint-Gilles, en 1570, l'autorisation d'exploiter le sol minier.
Le brigand Boulbaule n'avait rien à faire, répétons-le, dans ce domaine, mais sa mauvaise réputation avait joué.

 

Georges REM.



29/01/2011
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