3. Sur la senteur des frites.
Frite
ICI, WALLONIE
SUR LA SENTEUR DES FRITES
Certes, les « boukètes » dominent à Noël les senteurs de la ville, mais la cité mente constamment sous l'odeur des pommes de terre frites. Nombreuses sont les « fritures » du centre et des quartiers de Liège.
D'où viennent les frites ? De la région lilloise assure-t-on, mais ce n'est pas prouvé !
I1 court d'ailleurs sur les « fritches » de multiples légendes.
Ainsi dit-on que le mot frite viendrait d'un forain nommé Fritz dont nous avons connu les successeurs à la foire d'octobre. Fritz, durant la guerre de Crimée, intitula son établissement « Sébastopol », port de Crimée (Russie) enlevé par les troupes françaises et anglaises après un siège de onze mois (1854-1855).
Et la portion de frites à deux sous s'intitula « Un Russe », faite d'énormes pommes de terre découpées selon les règles immuables dans ce qu'on appelait « Les infernales ».
Dans ses « Feuilles volantes », le poète français Théodore de Banville (1823-1891), un des mettras de l'École des Parnassiens, a célébré les frites d'une façon charmante « Le vrai signe de l'hiver est le chant des pommes de terre-frites qui, dans une mer de graisse bouillante, crépitent et frémissent en se dorant peu à peu dans la fournaise et nous rendent sur lever robe éblouissante comme celle de Peau d'Ane, toutes les ardeurs et toutes les fauves splendeurs du soleil envolé ».
Ajoutons que chez Fritz, la petite portion (à un sou) s'intitulait « Les Cosaques ». Nous tenons ce fait précis d'une chronique du regretté Elisée Legras ,dans « La Vie wallonne », cette passionnante revue de chez nous.
« Les Fritures » (ce titre étonne toujours les visiteurs français qui croient qu'il s'agit d'un restaurant ou l'on sert uniquement de la friture de poisson) furent jadis très caractéristiques avec leur décor de pavés en faïence reproduisant dies paysages marins, leur longue cuisinière noire aux charbons ardents.
On y trouvait les moules et la sauce de lapin arrosant la « frite saucée ».
Ndlr : Il est mondialement connu que la meilleure frite c'est ... LA FRITE LIEGEOISE
De nos jours, ces établissements se sont « modernisés » et la concurrence s'est établie dans les magasins à rayons multiples, sur le bord des grandes routes dans une roulotte spécialisée et à la montre de certains restaurants.
Dans les sachets blancs (adieu au papier brun et grelé ) ( Ndlr : adieu au sachet blanc -- > c'est aujourd'hui un petit plateau de plastic et les fins connaisseurs disent qu'il y a moins de frites ) , on surmonte souvent la portion d'oignons au vinaigre ou de mayonnaise ( Ndlr : Aujourd'hui le raffinement est de mettre ces suppléments dans un godet blanc séparé ).
On y ajoute même une minuscule et légère fourchette (c'est du luxe ! ).
Georges REM. … . « La Wallonie » journal bien liégeois disparu.
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