30. Carnaval
ICI WALLONIE
CARNAVAL
A Liège, le vrai carnaval semble mort depuis longtemps ; mais il se maintient tous les jours par la toilette extravagante des passants. C'est ainsi que les femmes ne portaient le pantalon que pour se déguiser. Aujourd’hui, c'est courant.
Le « fessard » triomphe à qui mieux-mieux.
Sur les rives mosanes, le travesti porteur du masque était gratifié de « maské ». Dans les campagnes, le « maské » devenait le « Cowét » vieux mot du XVIII` siècle qui désignait le diable et aussi un enfant espiègle qui met tout en désordre!
Le dicton classique des gosses de jadis fusait comme suit : « Vachal les Carnavals - Crotale - V's'àrez dé pan doré - Craté ! »
Au carnaval on mangeait le « pain perdu » biscuit de farine blanche trempé dans du lait et du jaune d'oeuf, rôti au beurre frais à la poêle et servi, chaud, saupoudré de sucre. Cela se dégustait le mardi après le grand carnaval.
Le mercredi on faisait honneur au chou vert « P n'nin èsse magni des mohPtes ».
Mais le carnaval il faut le vivre, heureusement encore, sur les lisières orientales de notre province, à Eupen, à Malmédy, Saint-Vith, Stavelot et autres lieux. Oui, il faut le cadre des petites villes pour donner aux réjouissances cet aspect fastueux, goguenard et ripailleur qu'elles réclament. De la poésie, du charme aussi !
Dans ses «Mémoires» le baron de Paldnitz appela les Wallons «Les Italiens des Pays-Bas».
Nous acceptons bien volontiers cette définition.
Nous connaissons à Malmédy des garde-robes du Cwarmè qui sont des merveilles, car on y conserve et transforme habilement des travestis remarquables. Ce n'est plus vrai chez nous !
Georges REM