42. Chez les Turcs
ICI WALLONIE
CHEZ LES “TURCS”
Savez-vous qu'il existe une Turquie wallonne ?
Elle a pour capitale le village de Faymonville. Or, il arriva ceci aux Faymonvillois au temps des croisades, de nombreuses collectes s'organisèrent au pays de Stavedot Malmëdy pour soutenir les chrétiens dans leur lutte contre les musulmans. Mais Faymonville qui ne faisait pas partie de la principauté de Stavelot, refusa son obole et voilà pourquoi les habitants devinrent des Turcs !
Loin de s'en alarmer, ils s'en montrèrent très fiers et adoptèrent même le croissant à l'étoile.
Une taverne de Faym~onville s'intitula « Au Sultan ». Une « pasquèye” locale débuta par ces paroles : O waie, vive
nos' pays - Vive lu Turquie !
Mais la légende de cette appellation est beaucoup plus savoureuse. Au VIIIe siècle, les armées du sultan auraient envahi le haut pays et l'auraient transformé en une véritable écurie.
Les habitants de la vallée de la Warche et de l'Amblève décidèrent alors d'expulser les occupants qui subirent une défaite sensationnelle.
Les, assaillants les jetèrent à la rivière. Ils étaient soutenus dans leur tâche par un ange qui leur criait
Courage mes chrétiens !
Cependant les gens de Faymanville qui n'aimaient pas les coups firent l'ange, c'est-àdire qu'ils demeurèrent en dehors de la bataille et les villageois voisins qui les en blâmaient les qualifièrent, de... Turcs !
Voià qui ouvre certains horizons aux chercheurs ! Nous voudrions savoir pourquoi un lieu-dit de Grâce-Berleur s'appelle le Pérou. Peut-être que le seul fait d'un habitant revenu des régions lointaines suffisait, il y a moins d'un siècle pour provoquer de curieux baptêmes de l'endroit où le particulier se fixait !
On conte à propos des Turcs l'anecdote suivante. Un gosse rentrant de l'école dit à son père « On m'a demandé où se trouve la Turquie. Je n'ai pas pu le dire. »
Lc père interloqué répond «Bien m'fi je ne le sais pas non plus, mais il y a dans l'atelier où je travaille un Turc, je me renseignerai. Mais ça ne doit pas être loin car il vient tous les jours à vélo !”
Georges REM.