43. Des Saints Animés
ICI WALLONIE
DES SAINTS ANIMES
De multiples locutions proverbiales s'attachent aux personnages de l’hagiographie.
Commençons par sainte Catherine (le 25 novembre). Disons tout d'abord que « s'il neige avant la Sainte-Catherine, l'hiver s'est éraflé l'échine». Mais ce sont là des contes de ma grand-mère. Parlons plutôt de l'expression : «Coiffer Sainte-Catherine», qui concerne une jeune fille non mariée à 25 ans.
Explication : Aux jours de fêtes, nos ancêtres revêtaient les statues des saints d'habits d'apparat.
Le soin de parer sainte Catherine, symbole de la pureté et patronne des demoiselles, était réservé à celles qui ne se trouvaient pas en puissance de mari ou qui n'avaient point fauté (c'est-à-dire, aller dans l'armoire avant quatre heure... !).
En ces temps-là, il était de coutume d'être mariée à 16 ans et le ridicule atteignait fatalement les femmes non épousées à 25. « Vieilles filles », s'écriait-on.
Ainsi, à la longue, une distinction s'établit entre les jouvencelles véritablement jeunes et les aînées dotées d'un quart de siècle, à qui l'on réserva l'honneur de fixer la coiffe de sainte Catherine.
La définition nous vient donc de la magnilité publique.
« Faire sa Sainte-Nitouche » (faussement innocente). « N'être qu'un Saint-Lâche » (parangon de la paresse et de la couardise). « Sont connus comme Saint-Frusquin », clame-t-on habituellement. Cela signifie tout ce qu'un homme a d'argent et de nippes qu'il peut emporter. Un « Scrupule de Saint-Macaire » est une allusion tombée en désuétude où l'on voit Macaire faire pénitence pendant six mois pour avoir tué une puce avec trop de colère.
C'est une raillerie, sans plus !
Et voici l'histoire d'un saint très particulier. Il s'agit de saint Gris (ou plutôt de son ventre). Henri IV le mit à la mode. Mais, dans son patois béarnais, il disait « Ventre et sang du Christ ». Les Parisiens comprirent « Ventre Saint-Gris ». Dans le folklore wallon, que de saints apocryphes « sainte Merlipopette» (qui n'a ni vinte, ni cou, ni tette), saint Emèle, saint Eily, etc.
Pour l'instant, c'est saint Bardi-Bardaf qui est le grand patron de la Belgique.
Il préside au bouleversement général.
Ndlr de RIPOSTE : C’est toujours très actuel !
Georges REM.