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46. Les facéties de Dorgeles

ICI WALLONIE

 

LES FACETIES DE DORGELES

 

Nous avons reçu à domicile quelques coups de téléphone et lettres au sujet de notre chronique intitulée : « Sublime Boronali ».

 

Rappelons cette histoire : ce fut une mystification retentà6sainte voulue surtout par Roland Dorgelès et appuyée par ses amis Jean Aubry et André Warnod. Dorgelès survint un soir au fameux cabaret montmartrois du «Lapin Agile » accompagné d'un huissier et d'un... âne.

 

Roland attacha un pinceau à la queue de ce dernier, le plaça devant une toile blanche sur chevalet, trempa le pinceau dans de la peinture et laissa battre la queue ànesque au hasard de sa fantaisie. De temps à autre, Dorgelès rechargeait le pinceau de peinture ou le changeait. C’était en 1910. Une superbe marine était née cependant que l’huissier dressait un constat en bonne et due forme. Le nom du peintre fut de suite trouvé. Il prit l'anagramme d° « Aliboron », soit Boronali.

 

On envoya l'œuvre au « Salon des Indépendants » où Dorgelès et ses amis révélèrent finalement le canular accueilli par un éclat de rire. Néanmoins un amateur demanda à acquérir la toile intitulée u< Coucher de Soleil sur l'Adriatique ». Il la paya même un fort bon prix. Le «Boronali » Fut encore exposé en 1953 au «Salon d'Hiver» de Paris.

Pour être exact, 1'aeuwre était signée « Joachim Raphaël Boronali». Dorgelès avait un faible pour les mystifications artistiques. Il acquit un buste détérioré mais en marbre et s'en alla l'installer, sans être vu, au musée du Louvre dans la « Galerie des Antiques » parmi les chefs-d’œuvre de la statuaire où les visiteurs l'admirèrent jusqu'au jour où le farceur vint reprendre son buste en en révélant l’origine.

 

En 1939, Dorgelès, Francis Carco et Pierre Benoit adressèrent à Adolf Hitler qui venait d'atteindre ses cinquante ans, le télégramme suivant :

« Un groupe d'écrivains français vous souhaite un heureux anniversaire à condition que ce soit le dernier ». Hitler ne répondit pas. Le télégramme -parvint-il jusqu'à lui ? On l'ignore ?

 

Nous -avons approché Dorgelès chez Marie-Jeanne Courteline. Il s'occupait alors des intérêts littéraires de la veuve du célèbre humoriste Georges Courteline. Marie-Jeanne nous conta que Dorgelès avait débuté sous le pseudonyme de « Roland Catenoy » pour s'orienter vers le théâtre. Mais il ne résista pas malgré un certain succès.

 

De Dorgelès, ancien combattant de 1914, il faut lire «Les Croix de Bois», «Le Cabaret de la Belle Femme », «Bleu Horizon» qui contient une émouvante évocation des poètes français morts à la guerre. Le dernier fut Guillaume Apollinaire qui a laissé tant de souvenirs à Stavelot!

Emouvant Dorgelès, au style si prenant et si riche !

 

Georges REM. 



21/02/2013
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